Cody Debord (site en [re]construction)



Performance digitalo-théâtrale pour l'exposition Sauve Qui Peut la Vie aux Subsistances en 2024
Impressions 3D, Ecrans, Ordinateur, Projection


Lorsqu'une personne adopte un avatar, elle franchit une frontière qui l'emmène sur un terrain sensible et poreux dont les maps sont interactives et changeantes.
Certain.es éprouvent un sentiment inconfortable de fragmentation, d'autres un sentiment de soulagement. On y perçoit les possibilités de découverte et de transformation de soi.



Je résonne dans cette fragmentation. Mon identité ricoche et se divise, non pas pour se fissurer mais pour se multiplier ; mes paroles prennent un autre visage, est ce qu’elles deviennent autres elles aussi pour autant? Cette ébauche bancale d’un kaléidoscope de moi-même me fait traverser les extrémités. En changeant de traits, je navigue les possibilités hypothétiques de ma tronche.



Je joue sur ses surfaces et malaxe mes pores virtuelles ; the new me is uncanny valley. Ce n’est pas un fake, c’est une alternative.
Je brandis cette nouvelle expression sur deux écrans, j’ai comme trois têtes qui chantonnent quelques airs à l’unisson. [chanter une chanson rick roll]




Cerbère de la nouvelle ère ; je deviens gardien d’un monde e-thologique actuel, où les damné.es sont kings et queens. Chien de Punk aux trois gueules grandes ouvertes ; ma langue se pend.
Mais qui peut lécher peut mordre, je garde les secrets des adelphes oublié.es.
Drag persona cyborg augmenté, irl je transitionne, url je me transforme.
Les leds montrent une réalité cybernétique d’un corps dématérialisé qui pèse son poids. (littéralement) Ma nouvelle skin fait office d’uniforme XP, une carapace qui en brise une autre, une seconde peau plus transparente, à travers laquelle on ne voit pas.




Processus de Désindividuation : par un changement de visage je peux être celui que je ne suis pas et expérimenter mes altérités, je peux faire preuve de plus de fragilité et de sensibilité.
L’avatar est une expérience émotionnelle ; loin d’être un costume, il est une représentation de soi pleine et entière, une métamorphose qui transpire une vérité synthétique.
Par le stream, le visuel prend du retard sur l’audio, comme un écho ou une mémoire de ce qui était. Ce décalage laisse une trace d’un état passé, ce que je vous narre maintenant est ce qui existera plus tard, tel un effet proteus jusqu’au-boutiste.




Je ne pense pas être l’oracle de cet univers, mais c’est comme si je prédisais l’avenir de mon avatar ; Prédire ou contrôler, je ne sais pas s’il y a là une véritable différence. Dans tous les cas, ce que je dis, se passe. Chimère Kerberos protéiforme, je transcende les limites de la chair, explorant les confins de mon existence.
Mes pensées flottent dans ce labyrinthe de bits et de pixels, où chaque transformation devient une porte vers une révolution. Les possibilités de métamorphose semblent infinies, une danse entre la réalité et la représentation qui traverse les corridors du tangible. Mes visages sont des éclats de lumière dans le miroir déformant de l'éther numérique, je suis devenu l’éclipse entre le réel et le simulacre