« It’s just a game », une excuse facile utilisée par les gamers
qui minimise les violences qu’ils génèrent ainsi que les
représentations et stéréotypes problématiques que les jeux
nous montrent. Elle insinue que tout ce qui se passe, ce qui est
raconté, ce qui est évoqué dans l’espace du jeu vidéo n’a pas
d’impact et que l’investissement émotionnel des joueur·euses
n’a pas de valeur. Dire « It’s just a game », c’est invisibiliser
les conséquences de la masculinité toxique hégémonique
qui existent dans les jeux vidéo, que ce soit en terme de
représentations stéréotypées ou dans la communauté du gaming
qui incarne le boys club par excellence. L’essor du jeu vidéo a
installé une forme d’exclusivité dans les mondes virtuels pour
les hommes cishet , engendrant des discriminations violentes
envers les personnes, qui performent des féminités ou alors
des masculinités “marginalisées”, qui aimeraient s’intégrer
dans ces espaces. A travers des interviews faites avec des
gamer·euses, je raconte leurs récits en tant que personnes
écarté.és, isolé.és et mis.es de côté dans les jeux vidéo. iels se
faufilent dans ce « champ de mines » masculiniste pour jouer,
expérimenter, et se projeter dans les univers des jeux vidéo.